8. Le cheval, la poupée et les dominos.

 

    Mais l'intérêt de ces jeux d'accrochage n'est pas uniquement commandé par des contraintes techniques et illusionnistes. Ces agencements permettent par des rapprochements - lointains ou évidents - de désigner un au-delà de la toile. Le sujet trompe-l'œil est souvent intime, confiné et tient le plus souvent de la miniature, quant bien même la surface peinte serait importante, voire très importante. C'est une peinture d'intérieur et d'atelier, mais le jeu de l'agencement permet de sortir du confiné, physiquement, narrativement, ou thématiquement. Gilou dans son Volet de jardin - tout en respectant les contraintes du genres - transporte le sujet et le spectateur en même temps, de l'atelier à l'extérieur par un jeu d'ombres portées qui évoque la présence d'un arbre et d'un jardin. La toile, par le rapprochement de divers éléments, désigne en même temps le travail du jardinier. L'action étant impossible à représenter directement, il faut la suggérer en passant par le jeu abstrait de l'association d'idée. Ce même procédé est constamment utilisé par Yvel pour évoquer une vie et ainsi retrouver des accents narratifs (Si vous saviez, Jour de pluie, Mur de Priscilla) ou un événement historique (Liban), voire allégorique.

    Il semble que Paul Magendie ne fit qu'une seule fois de la combinaison expressive. Savoir ce que ce regroupement désigne précisément, appelle une autre partie, sans aucune explication, libre est la lecture.